[HAPPY TRIP] Brasilia ou l’art de transformer le béton armé en œuvre d’art

[HAPPY TRIP] Brasilia ou l’art de transformer le béton armé en œuvre d’art

22-10-2016

Pour nous suivre :

C’est un concentré d'urbanisme moderne: admiré ou critiqué mais c’est clair qu’il ne nous a pas laissé indifférent! Pas besoin d'être un expert en architecture, mais franchement ça calme.

Construite de toutes pièces et inauguré en 1960 après 4 ans de travaux grâce à Juscelino Kubitschek, le président de l’époque, le but était de rééquilibrer l’activité économique vers le centre du pays.

Partir d’un terrain vague, ça a du être un sacré challenge pour les 3 personnalités impliquées:

-l’architecte et urbaniste Lucio Costa,

-le paysagiste Burle Marx pour les espaces verts

-et l’architecte Oscar Niemeyer pour les plus célèbres monuments.

Un "plan pilote" en forme d’avion (ou de colibri) avec autour d’un axe central monumental de 6 km (pour bureaux, les ministères et les hôtels), deux ailes avec des "Superquadras", 30 quartiers d'habitation, chacun composé d'immeubles en béton de 6 étages qui sont regroupés quatre par quatre, à proximité de commerces locaux, terrains de sports, d'écoles et d'une église.

Le concept est plutôt génial! Une ville parc, avec d’immenses espaces publics, des blocs d’appartements similaires afin d’éviter l’émergence de quartiers aisés (c’est le côté de gauche de Niemeyer!), un musée à ciel ouvert avec des bijoux d’architecture qui s’enchainent sur l’axe central, de grands axes à 6 voies pour faciliter le traffic… sur le papier top…

Tellement hors norme qu’elle a été classée au patrimoine mondial par l'Unesco en 1987.

On a aimé le style architectural de Niemeyer : très inspiré par Le Corbusier avec qui il a travaillé (utilisation massive du béton et des pilotis), il y a rajouté ce qui représente le Brésil avec des bâtiments tout en courbes libres et sensuelles, des carreaux de faïence colorée et du marbre (Il a d’ailleurs été surnommé "l'architecte de la sensualité").

On a aimé les espaces verts qui s’étalent le long de l’axe central (pour info 120 mètres carrés d’espace vert par habitant, soit 10 fois plus que les normes recommandées par l’OMS) Spéciale dédicace à Laëti FJ!

On a aimé les couleurs de la terre ocre rouge, le gris du béton armé et le vert de la végétation.

On a aimé la trentaine d’arches du sublime Palais de l’Itamaraty (Ministère des Affaires étrangères) et son plan d’eau miroir.

On a aimé la magnifique structure béton blanc/verre soutenu par des colonnes recouvertes de marbre blanc du palais Planalto (siège du gouvernement)

On a aimé la simplicité du "Museu Nacional" avec son dôme blanc et sa rampe extérieure telle un anneau de Saturne!

On a aimé les immenses vitraux de la "Catedral Metropolitan" en forme de couronne d’épines pour que les fidèles puissent communier avec le ciel. Le vitrail géant dans des tons de bleu, vert, blanc et marron est magique avec les rayons du soleil.

On a aimé le congrès avec ses rangées de palmiers, ses 2 gratte-ciel (comme pour conjurer l’horizontalité du reste de la ville) et les 2 coupoles concave et convexe (Sénat et Assemblée) qui représentent l’ouverture du gouvernement!

On a aimé les cascades du Palais de Justice.

On a aimé les courbes du pont JK qui ressemble au monstre du Loch Ness.

On a été impressionné par la fluidité et la logistique de l’aéroport international

On a adoré le fait que Brasilia pourrait s’appeler Kubitschek city: Tout est Kubitschek ici!

On a aimé le tour de la ville en bus pour les touristes… qu’on a pris pour la première fois.. parce qu’ "on est pas des touristes" comme diraient les enfants! Mais sinon on aurait fait un marathon….

On a aimé le coté chic et sexy des brésiliennes de cette ville d’affaires

On a aimé remanger des mangues, voir des flamboyants en fleur et retrouver la végétation tropicale.

On a aimé rigolé et apprendre le français à des serveuses adorables au Subway du Brasilia Shopping en forme de demi lune!

On a moins aimé le fait que ce ne soit pas une ville où l’on aime se balader à pied et donc on a du mal à se sentir près de la population.

On a moins aimé le plan pilote qui n’offre pas de place centrale, ombragée où l’on aime flâner (ce qui est quand même la caractéristique des villes sud américaines qu’on a traversées avec leurs magnifiques « Plaza de Armas » )

On a moins aimé le fait qu’on ne sente pas au Brésil…. à part quand on discute… on ne comprend rien! ;-) 

Aujourd'hui, Brasilia est une agglo de plus de 2 millions d'habitants et est devenue le pôle d'attraction du centre du pays au niveau social et économique. Ce qui est une réussite! Cela dit, elle est face à une surpopulation (conçue à l’origine pour 500 000 habs), des quartiers résidentiels inabordables qui creusent le fossé riches/pauvres, une expansion anarchique, des favellas dans les villes satellites, un réseau énorme de bus (mais pas de métro ni de tram) et forcément des embouteillages

Bref on a le sentiment étrange d’une ville un peu froide, peut être trop bien rangée et tellement étalée! Mais impressionnés quand même par ce projet humain, social, politique et architectural hors du commun! et heureux d’avoir découvert l’architecture brésilienne moderne.

On se laisse à imaginer ce que Brasilia serait devenue dans les conditions d’évolution normale (sans dictature militaire entre 64 et 84) et dans le respect du projet original! Exemple d’un accès à la lagune qui devait être ouvert à tous pour aider à la mixité sociale qui se transforme en quartier riche fermé. Beaucoup craignent une explosion sociale… comme dans tout le pays: Après une croissance économique spectaculaire, 2 évènements majeurs organisés (et qui se sont bien passés: JO et Coupe du monde), la destitution de la Présidente Dilma Rousseff n’est pas là pour apaiser la situation surtout avec un remplaçant intérimaire reconnu de longue date pour sa corruption…

Ca a malheureusement l’air d’être un sport national en Amérique du sud (Pérou, Argentine, Brésil…on parle de centaines de millions de dollars sur des comptes étrangers) en comparaison les affaires en France peuvent prêter à sourire! Et malgré la situation, les sud américains ne baissent pas les bras…bien au contraire!

Si vous avez envie, il y a une super docu sur Oscar Niemeyer sur Netflix.

Pour mieux apprécier les photos, cliquez sur la première puis cliquez sur la flèche sur la droite de la photo pour les faire défiler.



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